dimanche 8 juin 2008

Jours 46, 47 et 48 : Kamarina, Sicile























Mercredi 28 mai 2008
Jeudi 29 mai 2008
Vendredi 30 mai 2008

Ce matin je quitte Taormina en autocar et je me rends à l'aéroport de Catania pour la cueillette de ma voiture, cette fois une Fiat Punto, qui me permettra de parcourir plus librement la Sicile.

Il fait une chaleur incroyable, environ 32° C; je roule toutes fenêtres ouvertes. Toutefois, c'est vraiment maintenant, au volant de ma propre voiture et hors des autoroutes majeures, que j'ai la chance de mieux apprécier le paysage. Dès mon arrivée en Sicile, j'avais noté une différence marquée entre l'Italie continentale et la plus grosse de ses îles : ici la température est de quelques degrés supérieure, le paysage celui d'un désert fertile. Le sirocco, un vent en provenance de l'Afrique, fait en sorte d'assécher rapidement toute végétation de type herbe ou graminée; les plantes grasses, elles, s'accomodent très bien du climat : les cactus et yucca sont ici légion.

De rouler dans la campagne sicilienne me fait découvrir aussi d'importantes régions agricoles où une partie des récoltes pousse sous les bâches plastiques qui permettent de conserver l'humidité; d'autres récoltes, telles les vignes, les oliviers et amandiers, poussent à l'air libre. Et puis ça dépend aussi des secteurs, ceux sur le bord de la mer sont plus secs car plus exposés au sirocco.
Nous ne sommes qu'à la fin mai, et déjà les terrains vagues sont tellements secs que des feux de broussaille sont nombreux. J'en ai vu au moins 3 dans l'après-midi, et avec le vent la progression des flammes est très rapide. Des champs d'éoliennes sont visibles ici et là.

Je roule pendant au moins 2 ou 3 heures avant d'arriver en bord de mer, à Marina de Ragusa. C'est encore la période hors-saison, et il y a peu de gens qui semblent profiter des installations balnéaires. En fait, la petite ville semble déserte, et de toute évidence tous les commerces ne sont pas encore ouverts; on dirait un village fantôme... Les routes sont vides, les rues commerçantes inanimées. Le ciel très sombre est menaçant, et de bonnes vagues viennent frapper la plage de roc et de sable. La mer est d'une couleur extraordinaire, un espèce de vert de gris.

Je mets du temps et je fais des détours avant de trouver ce que je cherche : un endroit pour me barrer les pieds pendant quelques jours à ne faire que de la plage, lire, boire et manger. Je suis fatiguée en cette fin de voyage... Et c'est au Club Med de Kamarina que je m'installe, une première pour moi. L'endroit est difficile à trouver car très en dehors de la route principale, et sincèrement, j'avais peine à m'imaginer qu'il pouvait y avoir un endroit habité et civilisé dans ces terres arides et dépourvues de signes de vie humaine.

Le Club Med de Kamarina a été construit en 1981; il est donc un peu défraîchi et aurait besoin d'être revampé, mais le design architectural est d'un modernisme épuré qui passe bien les années et l'ensemble est très «class» et chic. Je me plais bien, ici; le site est grand, magnifique et fonctionnel. Tout le personnel G.O. (gentils organisateurs) parle français et est extrêmement gentil et serviable, on est ici aux petits soins pour les G.M. (gentils membres).

Mais ce Club Med devrait être rebaptisé Club bébé, ou Club poussette : ici, pas de soirées sulfureuses organisées pour distraire une clientèle de célibataires, non non non... Je suis l'exception, ici; la clientèle est majoritairement composée de jeunes familles à plusieurs enfants, qui sont, je dois le dire, extrêmement choyés ici, des animateurs les prenant en charge de façon très professionnelle. Les salles à manger sont équipées de chaises hautes, les espaces de circulation sont larges pour bien laisser passer les poussettes, et il y a tout ce qu'il faut pour la nourriture des poupons : chauffe-biberons, purées, etc. Bref, ce n'est pas le club de toutes les tentations!...


... Sauf culinaires, car ici on mange vraiment très, très, très bien. Fruits de mers, viandes en tous genres, spécialités italiennes et françaises, fruits et légumes frais et variés, parfums internationaux... Et le vin, abondant et frais, est des plus acceptables. Il y a réel danger de prendre du poids à s'alimenter si bien et si peu bouger, car je n'ai absolument pas l'intention de m'exercer à aucune activité physique plus difficile que de faire la course avec les lézards (je leur donne une chance, je marche) et de lever le coude...

La plage est magnifique : tout dépendant du soleil et du vent, la couleur de la mer varie d'une nuance de vert-turquoise à l'autre; pas d'algues, pas de galets, que du sable doré et des coquillages que les enfants prennent plaisir à ramasser. Et tout comme la couleur de l'eau, la grosseur des vagues change beaucoup d'une journée à l'autre, allant des vaguelettes tranquilles aux grosses vagues qui amusent les boogy-borders. Ce serait un endroit parfait pour une école de kite-surf, car la plupart du temps vent et vagues sont au rendez-vous.

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Pendant mes 3 jours ici, j'ai rencontré des gens sympatiques : Jean, un ingénieur français à la retraite, et aquarelliste à ses heures; Sergio et Anna-Lisa, un couple de frère et soeur de Salerno, un couple de Français de Cannes dont la femme est chauffeuse de taxi et vient pour se remettre de la folie du festival de film, et un autre couple de la Hollande qui commençaient à s'ennuyer après 2 semaines de plage. J'ai fait mon «social» lors des repas, car le reste du temps je protégeais jalousement ma solitude, mon espace lecture et IPod. En fait, je crois que je serais restée ici encore longtemps, à lire, manger, boire et dormir, n'eut été de mon auto louée, dont je dois quand même profiter un peu, et de quelques sites que je veux visiter en Sicile.

Je quitte donc le Club de Kamarina le samedi midi, et ma prochaine destination est Agrigento, où je visiterai la Vallée des Temples.

p.s. Bonne fête à mon «éditorialiste en chef», à notre humoriste de service : c'est l'anniversaire de ma crotchouigne Marie-Clôde/MC Hammer/Rhéaume le 30 mai!


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