lundi 9 juin 2008

Le jour d'après






4 juin 2008

J'ai le grand bonheur d'être l'heureuse marraine d'un beau bébé de 9 livres et 2 onces, Samuel. Il est né hier soir à 23h08, et il est absolument adorable. C'est le portrait tout craché de ma soeur Nathalie - sa mère - à sa naissance. Ma première journée à Québec se passe donc en partie à l'hôpital à contempler ce petit être humain tout neuf, qui nous regarde déjà avec une intensité qui nous chavire. De beaux moments à vivre en famille, que j'aurais manqués si je n'étais pas revenue plus tôt.


Il est encore tôt pour les bilans, mais d'ores et déjà je peux dire que je suis extrêmement satisfaite de mon aventure : mes attentes étaient très, très élevées, et ce voyage a été à la hauteur. Pratiquement 2 mois de découvertes culturelles, historiques, géographiques, culinaires, oenoligiques, des rencontres extraordinaires, des paysages de rêve... J'ai tout à la fois l'impression d'être partie un an, tellement ce que j'ai vécu est dense et intense, mais je reviens et c'est comme si j'étais partie hier, 4 mètres de neige en moins et pissenlits en prime.


Mes coups de coeur à chaud :

- La Toscane, pour ses paysages - ah, les collines du Chianti! -, son art de vivre, ses habitants;
- Rome, pour les plaisirs de la table, l'histoire, le charme de ses hommes prévenants;

- Capri, Positani et Amalfi, pour le côté glamour balnéaire, des points de vue magnifiques et la meilleure pizza au monde;

- Cinque Terre, pour des panoramas à vous jeter par terre et des spécialités culinaires savoureuses;
- Venise, pour le mystère, la sensualité et le romantisme;
- La campagne sicilienne, pour sa différence, ses collines, la chaleur de son climat et de ses habitants, et la mer, si belle...

C'est tout pour aujour'hui, mais je ne mets pas fin tout de suite à ce blogue : j'ai encore quelques petites affaires à dire sur ce merveilleux pays qu'est l'Italie.


Jour 52 : Des aéroports et des hommes

Mardi 3 juin 2008

Aucun problème à me lever à 5h30 : c'est un grand jour, celui du départ, et j'ai hâte que ça commence pour que ça finisse!

Un premier vol sans histoire : Palerme-Naples, c'est comme Montréal-Québec. C'est après que ça se corse...

Pour faire une histoire courte, disons que ça n'est pas la semaine la mieux choisie pour faire des changements de vol : le système informatique de l'aéroport de Naples a été changé au complet le premier juin, et les liens entre les compagnies de transport aérien et le comptoir de vente de billets ne sont pas encore établis, ce qui fait que personne ne sait comment et combien je devrais payer pour officialiser mon changement de date. J'ai une place sur tous mes avions, mais pas l'autorisation de monter à bord! Finalement, après une conversation téléphonique avec un gentil employé d'Air France à Paris, je peux recevoir des billets électroniques sur le terminal à l'embarquement d'Air France. Mais j'ai eu chaud, et j'ai dû brasser la cage de la jeune femme du comptoir Alisud pour dénouer l'impasse.

Retard de 35 minutes au départ de Naples, qu'on a rattrapé dans les airs : j'arrive donc à l'heure prévue à Paris, et mon vol suivant se passe tel que prévu. Paris-Montréal est un trajet de 7 heures qui cette fois passe tout de même assez vite car ma voisine, Sylvie, est une compagne de voyage très agréable. Elle et ses amies reviennent d'une croisière en Europe, et plusieurs de leurs arrêts se sont déroulés en Italie, donc on a des choses à se raconter, verre de champagne à la main. Et après le souper, je somnole jusqu'à la fin du vol.

Considérant le grand nombre d'arrivées en même temps à PET, le passage à la douane se déroule plutôt bien. Affamée, j'ai le temps d'avaler des filets de poulet St-Hubert (bienvenue au Québec!) avant de reprendre l'avion pour une dernière fois.

Et ce voyage s'achève à 21 heures précises, avec mon minou qui m'attends, tout souriant, à l'aéroport Jean-Lesage. Quel bonheur!

Jour 51 : Une dernière journée relax à Terrasini



Lundi 2 juin 2008

Après un sempiternel déjeuner continental et une séance internet dans le lobby de l'hôtel Azzolini, je boucle mes bagages et fais à peine 1 kilomètre pour me rendre à mon dernier hôtel, le Magaggiore. La chambre est déjà prête et je peux m'installer sans problème, ce qui me laisse le temps en cette fin d'avant-midi de faire une «pratique» pour demain matin : je fais le trajet auto jusqu'à l'aéroport et je vais voir les employés de Maggiore (location d'auto) pour savoir où laisser mon véhicule et les clés. Je ne veux rien laisser au hasard car c'est hors de question que j'ai des pépins demain matin avant de prendre l'avion. Maintenant que j'approche de la toute fin du voyage, j'ai hâte de partir, je ne veux aucune anicroche dans le programme, pas de sable dans l'engrenage...

Au retour à l'hôtel, je prends un savoureux dîner de moules aux tomates, persil et ail, puis j'enfile mon bikini pour un après-midi de lecture sur le bord de la piscine, baignade, dodo... Exactement ce que je voulais faire en cette dernière journée en Italie : j'ai assez bourlingué, je suis satisfaite, maintenant mon corps se repose avant un 18 heures d'avion et d'attente en aéroport, et mon esprit se prépare au retour à Québec.

Mon dernier repas en Italie : un antipasto de mozzarella fraîche et aubergines rôties, puis des pâtes aux porcini et poivrons rouges, et un excellent vino rosso. Je vais faire mes valises une dernière fois, et je me couche tôt car je pars de l'hôtel à 6 heures du matin.


dimanche 8 juin 2008

Jour 50 : Selinunte, Sicile
































Dimanche 1er juin 2008

Après un autre petit déjeuner continental (j'ai hâte de me faire une méga omelette), je repars avec ma valise pour un deuxième site de temples grecs, celui de Selinunte, ou Sélinonte en français.


J'ai environ 2 heures de route à faire avant d'y arriver, et c'est toujours aussi agréable de rouler dans la campagne sicilienne. Je passe par des villages agricoles connus, tel Menfi, où l'on produit une huile d'olive de grande qualité ainsi que des vins de choix : les champs de graminés ont l'air très secs, mais pas les vignes qui sont resplendissantes.

J'arrive à Selinunte en plein milieu de journée : le soleil est toujours aussi présent, mais il se cache parfois derrière un voile de nuages, ce qui donne un répit aux visiteurs. Pour ma part, je supporte très bien cette chaleur sèche, mais j'ai souvent vu des personnes plus âgées devoir s'asseoir et se rafraîchir afin d'éviter un malaise. Eau et chapeau sont de mise...

Selinunte s'avère être un autre beau safari photo, malgré l'importante quantité de visiteurs à contourner et la lumière plutôt crue de ce midi sicilien. Des temples très bien conservés côtoient des amoncellements de ruines : morceaux de colonnes, de corniches, de murs jonchent le sol là où ils sont tombés, la plupart lors de tremblements de terre. Et comme le site est subdivisé en 3 parties assez éloignées les unes des autres, on peut se véhiculer à l'aide d'une navette payante (mais je n'ai pas payé - encore un avantage d'être seule, blonde et de parler italien avec un accent étranger).

Lors d'un bout fait à pied avec d'autres touristes, une dame remarque que les plantes ont une drôle d'allure, elles ont l'air d'avoir des boursouflures... En fait, nous sommes tombés sur une
énorme, colossale colonie d'escargots, un phénomène surprenant qui donne de jolies photos aussi.... Y'a pas que les ruines dans la vie, y'a les bibittes aussi!

Après 2 heures 30 de visite, j'ai comme très faim : à la bonne heure, un gentil Sicilien me remet une publicité pour aller manger panini ou bruschette à son petit resto situé directement en face du site archéologique. Je me suis régalé d'une bruschetta tout ce qu'il y a de plus traditionnel : tomates fraîches, basilic, ail et huile d'olive, et d'une eau gazeuse San Bernardino. Puis je roule vers ma prochaine destination pour demain, San Vito Le Capo.

La route est toujours aussi belle, et j'en fais un bout sur une vraie autoroute à 4 voies avec séparation fleurie au milieu. Puis je reprends les routes de campagne et vogue d'une colline à l'autre, puis d'un cap rocheux à l'autre au fur et à mesure que le terrain se transforme. Je m'arrête à l'occasion pour prendre quelques photos.

Arrivée à San Vito Le Capo, je tombe dans un autre univers : l'endroit est bondé! J'avais oublié une chose : en Italie, le 1er juin est un jour férié, la fête de la République, et comme il tombe un dimanche, ce sera congé pour tous les Italiens demain... et ils sont tous en weekend à la plage... Je n'avais pas prévu le coup, et comme je n'ai pas d'hôtel de réservé encore (mes 3 demandes internet d'avant-hier n'ont reçu aucune réponse), je commence à me dire que ça ne sera pas simple...

Effectivement. Je trouve tant bien que mal une place de stationnement et vais voir un des 3 hôtels : complet. La très serviable demoiselle à la réception m'indique 2 autres possibilités, mais la première affiche complet aussi, et quand à la deuxième, je n'ai jamais trouvé son emplacement. Comme elle m'a aussi mentionné où se trouvait la shop internet, j'y suis allée pour vérifier mes mails mais aucune ouverture hébergement de ce côté. Excédée et en sueur, je décide de reprendre la route et de me rendre jusqu'à ma destination finale avant de prendre l'avion, c'est-à-dire Terrasini, près de l'aéroport de Palerme. J'y ai une chambre de réservée pour demain, peut-être sera-t-il possible d'y loger cette nuit. Quitter San Vito Le Capo signifie que je ne pourrai visiter Segestra demain, mais je sacrifie avec facilité cette troisième visite de ruines grecques.

Déception à Terrasini : l'hôtel Magaggiore affiche complet pour la nuit. Une autre charmante réceptionniste me donne 2 autres possibilités d'hébergement, Le Fiore et l'Azzolini Palm Beach Hotel. Le Fiore, superbe hôtel, est plein, et la réceptionniste n'a pas de belles choses à me dire sur l'Azzolini. Bon, c'est juste pour ne pas coucher dans mon char, on se fout que ça ne soit pas un palace. Et je repars.

Je commence à manquer de patience et d'espoir, mais ô joie,
il y a de la place à l'Azzolini! Et l'hôtel est très bien, belle déco, très propre, ma chambre très confo et bonus, le resto de l'hôtel offre une très bonne cuisine! Je me couche, épuisée, après avoir clanché une demi-bouteille de rouge sicilien, une insalata caprese mozzarella fraîche et tomates, des escalopes de veau au Marsala, frites et salade verte. Sommeil profond...


Jour 49 : Agrigento et la Vallée des Temples




























Samedi 31 mai 2008

C'est donc un retour sur le bitume chaud pour moi et ma Punto. Cependant, avant de prendre la route pour 2 heures de trajet, je vais à Scoglietti, petite ville voisine de Kamarina, pour faire un peu d'internet et me mettre à jour dans mes réservations d'hôtels; impossible pour moi de me connecter au Club Med car un incendie de broussailles a brûlé les fils téléphoniques reliant le Club au reste du monde. Ils en ont encore pour 3-4 jours avant que les réparations soient terminées, et ils sont sans contact depuis mon arrivée soit mercredi dernier.

Puis c'est l'autostrada S115 qui se déroule à mes pieds : une route provinciale, à deux voies seulement, mais bien pavée et sans trafic notable. Pendant de longs moments, j'ai l'impression d'être seule au monde tellement je ne croise pas d'autres véhicules... Le paysage est absolument superbe, dans le genre désert d'Arizona mélangé avec régions sèches mais agricoles de la Californie. J'adore, ça me rappelle mes centaines de kilomètres parcourus dans l'Ouest américain avec mon chum et notre Westfalia '78, à l'époque où nous vivions à tous les étés et de façon très concrète notre côté bohème...

J'arrive à Agrigento vers les 16 heures, et je me perds dans les dédales de cette ville qui est ma foi plus grosse que tout ce que j'ai vu depuis un bout de temps! Les sens uniques ne m'aident définitivement pas à trouver mon hôtel... Mais je finis par apercevoir des indications pour l'Hôtel Amici, et je vais m'enregistrer et déposer mes bagages avant de repartir visiter les fameux temples grecs. De la porte-patio de ma chambre, j'aperçois d'ailleurs la silhouette facilement reconnaissable du temple de la Concorde.

La Vallée des Temples est située en bas de la colline sur laquelle est juchée Agrigento; juste assez loin, mais étonnamment proche en même temps. Il m'est facile de trouver le site et de m'y garer. Ô bonheur, les touristes se font moins nombreux en fin de journée, les autocars semblent quitter le site; mais il en reste, des touristes... Ça prenait parfois des trésors de patience ou d'invention pour réussir à faire des photos sans donner l'impression que le Tout Tokyo était sur place.

Mais la lumière de fin d'après-midi est flatteuse, et fait ressortir la chaude couleur de miel des pierres. Il y a même une équipe de tournage sur place (vidéo sicilien destiné aux touristes Coréens, rien de moins) et une noce complète qui s'affaire à prendre des photos parmis les oliviers, la mariée essayant de soulever sa robe pour éviter le sol sec et poussiéreux.

Je me promène pendant environs 2 grosses heures en ces lieux empreints d'histoire, parmi les ruines majestueuses des temples d'Héra, de la Concorde et d'Héraklès. Je prends une multitude de photos - j'en ai même une avec un dieu grec... - je déguste une gelato al limone au soleil, et c'est le temps de repartir avant que le site ne ferme complètement et que mon auto soit prisonnière jusqu'au lendemain.

De retour en ville, je me gâte en allant manger des fruits de mer au Capriccio di Mare, le resto voisin de mon hôtel : antipasto de scampi sur caponata, et primo de linguine aux crevettes et courgettes, et vino bianco de Sicile : parfait pour dormir comme une bûche...