Mardi 13 mai 2008
AM : Matin de bagages et de déplacement : nous quittons Florence pour Venise.
Assise au café de la gare, je songe à ces 5 jours passés à Florence et j'essaie d'en faire le bilan. Au risque d'en froisser ou d'en décevoir plusieurs, je me dois d'être franche : Florence n'a pas été à la hauteur de ce que j'en attendais, basé sur les commentaires reçus de voyageurs ou encore des guides lus sur la ville avant le départ. Je m'étais toujours imaginé que lorsqu'on place dans la même phrase, d'un même souffle, les noms de Paris, Londres, Rome, Amsterdam et Florence, ça signifiait une parenté dans l'aspect général et/ou culturel, qu'une égalité dans l'importance était sous-entendue. Et bien non. Florence, «muséalement» parlant, est plutôt le parent pauvre (pas autant que Sienne, mais...) de cette panoplie de grandes villes à voir. Pour moi, la ville est jolie, élégante, mais manque de caractère, de personnalité, d'unicité. Pas d'urbanisme à la Haussman pour faire ressortir l'architecture. Et à part le David de Michel-Ange et les Botticelli, toutes des oeuvres qui valaient à elles seules, je dois le dire, le déplacement (surtout David), il n'y a que peu de chefs-d'oeuvre qui ont transcendé les époques. Surtout, il n'y a que du Florentin, et du vieux Florentin. Ça donne une impression de repli sur soi, à la rigueur de nombrilisme. Une sensation d'immobilisme aussi, comme de regarder une photo, toujours la même, et d'en voir les coins se racornir, le blanc jaunir, mais de n'avoir rien de nouveau à regarder. Je crois aussi que d'avoir visité Paris, Londres et Rome avant des villes comme Sienne et Florence n'aide pas à la cause. La barre devient très haute, comme dit Marie-Clôde. Et bien que je ne veuille pas faire de comparaison du tout, il n'en demeure pas moins que mon esprit, lui, reçoit et analyse tout en fonction des expériences passées. Je ne boude pas mon plaisir, au contraire, les gourmandes passionnées comme moi n'ont pas cette attitude; ma capacité d'émerveillement est très grande. Mais bon...
J'ai une forte impression de déjà vu du temps où je travaillais chez Oglivy, à Montréal; on ne peut plus snob comme magasin sur Ste-Cath. Plusieurs boutiques sur neuf étages, dont les fameux Versace, Valentino, etc. Lorsque les vendeuses de chez Valentino venaient me voir pour que j'emballe leurs articles pour des clients (on était juste avant Noël et c'était ça ma job, faire des paquets cadeaux), elles avaient toujours cette attitude de reines précieuses, comme si la boutique Valentino leur appartenaient, ou qu'elles avaient une part de responsabilité dans la création des articles de designer qu'elles vendaient, alors qu'elles n'étaient que de simples employées. Et même si tu es payée plus chez Oglivy qu'ailleurs, même si tu travailles à la commission à vendre des trucs vachement cher, c'est quand même pas toi qui les as créés. Bien c'est à ces vendeuses-là que je compare les Florentins : ils semblent prendre le crédit pour tout le merveilleux de leur ville, alors que leur contribution est inexistante. Nulle. Voilà ce qui m'a agacée profondément de cette ville. Fin du bitchage.
PM : Arrivée à Venise.
WOW!!! Quel choc après la froide et austère élégance de Florence! Venise, dès les premières minutes, m'a hypnotisée : les sons, la lumière, les couleurs, tout y est étrange et différent. Les sons d'abord : le clapotis constant de l'eau, un son juteux qui me rappelle mes heures de bonheur en kayak, l'absence de moteurs d'autos ou de camions, que des moteurs de bateaux au ronron apaisant. Puis la lumière, qui provient du soleil et ensuite se réflète dans l'eau, éclairant les palais et autres édifices de lumière chatoyante et liquide, jouant doucement sur les couleurs des crépis, me donnant envie de saisir mes pinceaux et mon aquarelle pour capter toute cette beauté. Et l'architecture! Un mélange de baroque, bysantin, renaissance, gothique, néo-classique, des formes originales, une sensualité extraordinaire dans les courbes, un festin pour les yeux! Honnêtement, je ne m'attendais pas à tant de beauté, j'en suis soufflée, absolument renversée. Rien ne ressemble à Venise, pas même d'autres villes à canaux, telle Bruges, par exemple. Rien à voir. J'ai hâte d'explorer la ville!
Une balade en vaporetto d'une demi-heure nous amène jusqu'au ponton de San Zaccharia, notre arrêt. Après quelques minutes à chercher la bonne rue Querini, on arrive à l'appartement où nous sommes accueillis par Sophie Franza, une Française qui vit ici depuis 12 ans et travaille pour l'agence Destination Loc'Appart. On fait le tour du proprio, c'est génial, on paye la balance et on reçoit nos clés. Bel espace, moderne et nouvellement refait, mais il garde les caractéristiques anciennes : poutres apparentes, mur de briques, toit en pente. On s'installe et ensuite on va se promener un brin. Que c'est charmant... Les rues, que dire les ruelles sont petites et tortueuses, pleines de surprises à chaque tournant, et ces ponts et ces canaux partout! Les restos sont invitants, l'odeur alléchante, la lumière chaude et intime. Notre coin est formidable.
On débouche tout à coup sur Piazza San Marco, la fameuse Place Saint-Marc, dans une pénombre naissante... Que tout cela est beau! Un espace magnifique, s'ouvrant sur la lagune, ornée d'un beau campanile, des bâtiments superbes, des colonnades élégantes, des statues majestueuses et bien sûr, une basilique unique au monde. Je suis pâmée...
Souper au resto All'Acciughetta : pâtes saumon frais et crème fraîche, et Pinot Grigio. Dodo dans notre petit nid douillet à 11h, à moitié morts de fatigue, mais heureux.
Photo 1 : le fameux Ca' d'Oro
Photo 2 : Immense sculture moderne pour une expo temporaire dans un palais le long du Grand canal
Photos 3, 4 et 5 : vues de la fenêtre de notre appartement
Photos 3, 4 et 5 : vues de la fenêtre de notre appartement
Photo 6 : le campanile de la Piazza San Marco, avec la pleine lune en prime (non mais dans le romantique, c'est dur à battre, la pleine lune à Venise! Tout planifié bien sur...;))
Photo 7 : orchestre devant le célèbre Caffè Florian
Photo 8 : basilique San Marco
Photo 8 : basilique San Marco
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